Test du Tamron SP 35mm F1.4 : excellence ultra-lumineuse

Si vous recherchez un 35mm lumineux, performant dès la pleine ouverture, bien construit et pas trop cher, n’allez pas plus loin, ce 35mm SP Tamron est fait pour vous !

Pour photographier la voie lactée et changer un peu ma pratique de la photo de paysage, je souhaitai un objectif très lumineux et surtout, offrant de bonne performance dès la pleine ouverture.

Après quelques recherches et ce 35mm de Tamron est rapidement sorti du lot pour son très bon rapport qualité-prix et nous allons voir pourquoi !

Construction et prise en main

Commençons par l’évidence : ce 35 mm SP est assez imposant. Avec 10cm de long sur 8cm de diamètre, il ne passe pas inaperçu. Il est également lourd, ses 815g ne se feront pas oublier dans le sac ! Mais, monté sur un reflex comme le nikon D850, j’ai trouvé l’ensemble équilibré et agréable à utiliser (l’ensemble pèse 1,8kg).

Le corps de l’objectif est en métal et respire la solidité. La bague de mise au point, caoutchoutée assure une bonne prise en main. Elle est fluide et assez ferme pour pouvoir faire le point à F1.4 manuellement facilement.

Un seul bouton de commande est présent : le sélecteur AF / MF, sur le côté gauche. Sur le dessus, l’échelle des distances est bien visible, graduée de l’infini à 0.3m (rapport de reproduction de 1/5 ou  x0.2).

A l’arrière, un joint vient protéger l’optique contre l’humidité et la poussière. A l’avant, un filetage en métal de 72mm permet de fixer un filtre. Enfin, le pare-soleil est un modèle du genre : il se fixe facilement, ne bouge pas et dispose d’un bouton de verrouillage pour éviter un décrochage accidentel.

L’objectif est sobre. Le noir me semble résistant aux rayures (mais pas aux traces de doigts ;) ) et seuls le badge “SP” et la couronne argentés viennent aiguayer ce 35mm.

C’est mon premier objectif Tamron “moderne” (j’ai utilisé des Tamron SP manuels) et je suis impressionné par sa qualité de construction !


Performances optiques

J’ai acheté cet objectif surtout pour photographier la voie lactée car les tests le montraient très performant des F1.4 avec très peu de coma dans les coins de l’image.

Et, pour cela, il m’a entièrement satisfait !


N’ayant pas de laboratoire de test optique, je vous livre ici mon ressenti accompagné d’exemples (et des crops 100% réglementaires). Les photos sont traitées sous Lightroom avec les valeurs d’accentuation par défaut (40 / 1 / 25).

Toutes les photos ont été prises avec un Nikon D850 (45mpx) au format Raw


Résolution (ou “piqué” c’est comme on veut) :

Comme vous pouvez le voir dans les photos qui illustrent cet article, l’objectif délivre une très bonne qualité d’image dès la pleine ouverture. Le centre est excellent et les bords tout à fait acceptable.

Les photos ne comportent pas de voile ou d’effet “vaporeux” autour du sujet. Les fins détails sont bien résolus et je n’ai constaté une baisse de rendement que sur les extrêmes bords et dans les coins, ces zones étant floues la plupart du temps (sauf en astrophoto, cf plus bas).

Pour illustrer, vous pouvez voir la photo du chat prise à F1.4 et son crop 100% dans la galerie à droite. Malgré que son oeil ne soit pas au centre, il est très net !

L’image gagne en homogénéité à F2 puis F2.8 où les bords et les coins sont très bien définis. Ensuite, selon moi,  la qualité reste à un excellent niveau jusqu’à F11 avant que la diffraction ne vienne faire disparaitre les plus fins détails.


Flare

La résistance aux reflets parasites en contre-jour, le “flare” est très bonne. Sur cette photo en contre-jour ou la lumière venait frapper directement la lentille frontale, je n’ai presque aucun défaut !

Il n’y a qu’une seule tache lumineuse, assez diffuse, visible surtout car elle se situe sur une zone sombre. J’ai eu des grands-angles bien moins performant, montrant plusieurs reflets d’un bleu ou jaune assez vif.

Pour moi c’est une très bonne performance ! (Notez que sur la seconde photo, le montage HDR final, la tâche à disparue ou presque).


Vignetage :

Le vignetage est notable à pleine ouverture comme vous pouvez le voir sur la photo avec et sans correction à gauche. Il se réduit à F2 mais reste bien visible (les photos de la partie astrophoto, plus bas, sont prises à F2). A F2.8, il ne me gène plus et au-delà, il a disparu.

Sur certaines photos prisent à F1.4 ou F2 je l’ai même conservé car il vient renforcer l’attention sur le sujet mais c’est un choix esthétique que chacun fera ;)

Il se corrige très facilement sous Lightroom, sans faire apparaitre de teinte colorée dans les coins même sur fond sombre.





Aberration chromatique :

C’est l’un des petits (tout petit) point faible de ce 35mm SP. En situation de fort contraste, il peut produire un peu d’aberration chromatique (joindre crop) que Lightroom corrige instantanément.

Cependant, comme vous pouvez le voir sur les photos d’ails des ours, l’aberration chromatique est très faible sur le sujet net et dans les zones floues (aberration chromatique longitudinale). Ce défaut est donc très relatif.

Qualité des zones floues (“bokeh”) :

Cette partie est très subjective, je vous laisse vous faire votre avis avec les photos. Je le trouve agréable et fluide. Il ne présente pas d’aspect vibrant ou de lignes dédoublées. La transition nette-flou est assez progressive. 


Comportement en photo rapprochée :

Oui il est possible de faire des plans larges de fleurs à F1.4 ! Bien sur, la profondeur de champ est extrêmement fine mais la netteté est bonne dès la pleine ouverture et s’améliore en fermant le diaphragme. Contrairement à certaines optiques non macro que j’ai utilisé, ce 35mm F1.4 n’a pas ou peu de baisse de performance à courte distance. F1.4 est utilisable sans arrière pensée !

 L’intérêt est d’isoler le sujet tout en laissant les éléments identifiables. Avec une longue focale macro, le fond peut vite devenir presque uniforme alors qu’avec un grand-angle, il est possible de montrer le sujet dans son environnement. C’est un domaine que j’aimerais davantage exploré à l’avenir mais le sujet ne doit pas être farouche car, à la distance minimum de mise au point, le pare-soleil n’est qu’à 10cm du sujet ;).


Le Tamron SP 35mm en astrophotographie

Panorama de l'arche de la Voie lactée au printemps

L’arche de la voie lactée. Panorama sur 3 lignes et 8 colonnes. Tamron SP 35mm F1.4 à F2.

Comme mentionné au début de cet article, j’ai acheté cet objectif pour photographier la voie lactée. Un 35mm permet de cadrer un peu plus serré et capturer davantage de détails dans le cœur galactique.

La voie lactée paraît ainsi plus imposante que sur une photo prise au très grand-angle.

C’est aussi une bonne focale pour commencer à photographier l’arche de la voie lactée en panoramique par assemblage. Comme elle provoque moins de déformations sur les bords de l’image qu’un grand angle, l’assemblage des images entre elles est plus simple.

Ceci étant dit, quels sont les résultats ?

Comme vous pouvez le voir sur ces photos, ils sont très bons !

On retrouve le vignetage, bien présent à pleine ouverture et plus facilement gérable à F2.

L’aberration chromatique est plus visible que sur les photos prises de jour. Mais elle se corrige tout aussi facilement.

Enfin, le plus important : le coma. Il est très faible et ce des F1.4 ! La déformation des étoiles est minime et le champ est très homogène dès la pleine ouverture. La situation s’améliore à F2 et F2.8.

Ce 35mm Tamron SP est donc un excellent objectif pour la photo de voie lactée. Pour une photo sur trépied sans monture équatoriale, je l’utilise sans hésiter à F1.4 pour capter un maximum de lumière avec un temps de pose de 8 sec. Avec la monture équatoriale je peux exposer pendant 2 minutes. Je ferme donc à F2 pour diminuer le vignetage, voir à F2.8 si je fais un panoramique pour faciliter l’assemblage avec des étoiles très peu déformées sur les bords de l’image.


Pour conclure !

J’espère que ce retour d’expérience sur ce Tamron SP 35mm F1.4 vous aura donné envie de l’essayer. C’est une superbe optique, qui s’est retrouvée un petit peu éclipsé par les nouvelles gammes d’objectifs pour les appareils hybrides mais qui est 100% utilisable via les bagues d’adaptations.

Sorti par Tamron pour fêter les 40 ans de la série “SP”, ce 35mm délivre effectivement une Superbe Performance. Elle se trouve à 800€ neuve et entre 400 et 600€ en occasion en monture Canon et Nikon.

A ce prix, si vous utilisez un reflex et que le poids de ce 35mm vous convient, il ne faut pas hésiter, sa qualité optique est exceptionelle !

Décollage de parapente au Mont d'Or face au soleil levant

Parapente au décollage depuis le sommet du Mont d’Or. Tamron SP 35mm F1.4 à F8.


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