6 mois de photographie argentique : le bilan !

Cela fait 6 mois que je photographie quasi-exclusivement en argentique, une pratique évidement pas nouvelle mais très intéressante en tant que photographe habitué au numérique !

Dans cet article, je vais donc parler des avantages et inconvénients que j’ai trouvés à la photo argentique mais surtout de ce qu’elle m’a apporté pour l’instant. Et pour finir cet article sur une note positive, commençons par les “contre” !

Portrait d’apollon sur de la Fuji Provia 100F. Sur le recadrage à 100% un peu plus bas, les facettes de l’œil sont visibles, la résolution des fins détails est donc très bonne !

Portrait d’apollon sur de la Fuji Provia 100F. Sur le recadrage à 100% un peu plus bas, les facettes de l’œil sont visibles, la résolution des fins détails est donc très bonne !

Les inconvénients de la photo argentique.

La quantité d’informations capturées : parce qu’un petit bout de film de 24 par 36mm ne peut pas rivaliser avec la finesse d’un capteur de 24 millions de pixels et plus, de même dimension (exception faite apparemment de certaines émulsions, mais elles sont très peu nombreuses). Ou alors ma technique n’est pas encore bonne. Je pense limiter mes impressions au format A3, là où je peux aller au 50 x 75 cm avec mon Sony A7.

Le nombre de photos possible : c’est enfoncer une porte ouverte mais une fois la pellicule terminée, il faut en changer, 36 c’est le maximum. Changer une carte mémoire est plus facile, plus rapide et beaucoup moins fréquent.

La sensibilité fixe : autre évidence, le film a une sensibilité donnée. Il est possible de choisir une sensibilité supérieure (“pousser le film”, régler l’appareil sur 400 isos au lieu de 100 par exemple) mais il faut alors utiliser toute la pellicule à la même sensibilité et ajuster le temps de développement en conséquence. Impossible de passer de 100 à 400 puis de revenir à 100 en cours de film donc.

Un recadrage à 100% de la photo précédente. L’accentuation a permis de faire ressortir la texture des facettes de l’oeil, preuve que les détails sont bien là !

Malgré l’effet de netteté moins “tranchée” qu’une photo numérique, il n’y a aucun problème à imprimer cette photo en A3+.

Agrandissez là en cliquant dessus pour la voir en pleine taille.

L’impossibilité de vérifier le résultat immédiatement : dans les cas où la vitesse d’obturation est un peu juste, l’exposition compliquée ou la mise au point douteuse, ça peut-être gênant. Il faudra faire preuve de patience, multiplier les prises de vues et croiser les doigts !

Le prix : l’appareil vous coutera peut-être 20€ (ou 2000…) mais un rouleau de film 35mm coutera entre 5 et 20€ auquel il faudra ajouter le cout de développement. Un numérique à n’importe quel prix, batteries et cartes mémoires comprises, ne vous coûtera rien de plus à chaque déclenchement.

Alors pourquoi utiliser un procédé qui peut devenir limitant et onéreux ? Pour le plaisir bien sur !! Et aussi parce que c’est formateur.

L’argentique a-t’il fait de moi un meilleur photographe ?

Oui bien sur !

Mais absolument pas par snobisme où un quelconque sentiment de supériorité de pratiquer la “vraie photographie” (qu’est-ce d’ailleurs ?) mais parce que ces limitations m’obligent à réfléchir davantage et à apprendre.

Ce que l’argentique m’a apporté.

Davantage de réflexion avant de déclencher : n’ayant que 36 vues, chacune coutant environ 0.5€, je suis forcé de réfléchir si la photo que j’imagine vaut vraiment la peine d’être prise, si la composition est la bonne ou peut-être améliorée, si les conditions m’assurent une bonne netteté ou si cette petite brise ne provoquera qu’une photo floue.

Je suis passé du stade “je tente quand même de la prendre, on ne sait jamais” à “je mets toutes les chances de mon coté avant de déclencher”. Ou de ne pas déclencher.

pulsatille.jpg

Plus d’attention à la lumière : la dynamique du film positif étant moins importante que celle de mon capteur, je dois faire davantage attention aux écarts de lumière et parfois utiliser la mesure spot pour mesurer ces écarts et utiliser un filtre dégradé gris neutre.

C’est une chose que je ne faisais pas avant. Je prenais la photo, vérifiais l’histogramme et ajoutait un filtre si nécessaire.

Après ces 6 mois, je “lis” donc la lumière un petit peu mieux, je vois plus rapidement, les écarts de lumière pouvant provoquer des zones sur ou sous-exposées.

Recadrage a 100% de la photo précédente. Encore une fois, la netteté est tout à fait satisfaisante et les facteurs limitants ont bien plus souvent été la vitesse d’obturation un peu faible ou ma capacité à faire le point précisément que la capacité du film à capturer les détails !

Un rendu d’image différent : cela ne se voit pas sur les petites photos compressées mais le grain d’une photo argentique est différent du “bruit” d’une photo numérique. Il apporte une matière différente à la photo qui me plat.

Sur l’Ektachrome E100 et la Provia 100F, le grain est très fin. D’autres émulsions ont un grain plus prononcés qui peuvent devenir un choix artistique.

Le matériel : J’utilise avec un grand plaisir du matériel professionnel un peu ancien mais qui fonctionne parfaitement. J’en ai déjà parlé dans cet article (Je retourne à la photo argentique ! ) et celui-ci (Minolta Dynax 9 : test d'un boitier pour toutes les situations) donc je ne m’étendrai pas davantage sur le sujet ici.

Le marché de l’occasion regorge d’appareils et d’objectifs à tous les prix, des modèles grand public aux boitier professionnels. Il y a donc largement de quoi se faire plaisir avec du beau matériel !

Enfin, le développement du film !

La “cuisine chimique” qui révèle les images est très intéressante ! J’en parle d’ailleurs en détail ici (Développer des diapositives en E6 soi-même, à la maison !)  . Apprendre la technique du développement, développer la photo et la voir sur un support physique lui donne une existence plus réelle que celle d’un fichier informatique à mes yeux.

Je passe donc davantage de temps avec cette cuve et au-dessus de la table lumineuse plutôt que sur Lightroom et je préfère cela !

Je numérise uniquement les photos le méritant et mon temps devant l’écran est consacré à l’amélioration d’une image plutôt qu’au tri de 400 images.

C’est une question de préférence ;)


Matériel utilisé pour  prendre les photos de cet article :

Kodak Ektachrome 100 : disponible à la Fnac et chez Darty

Fuji Provia 100F : disponible à la Fnac

Si vous achetez ces films via ces liens, je recevrai une petite commission qui me permettra de continuer à faire évoluer ce site. Merci d’avance !! :)


Pour conclure ce bilan.

Je me vois continuer à photographier en argentique tous les sujets qui le permettent sans trop de risques de photos floues.

Donc, pas de libellules en vol ou de paysage avec 60km/h de vent faisant vibrer l’appareil.

Mais pour tout le reste, oui ! J’ai encore beaucoup de choses à découvrir, notamment d’autres types de films, négatifs couleurs et monochromes et d’autres formats.

Mais d’abord je vais faire quelques tirages de ces diapositives !

Et vous, quelle est votre expérience avec l’argentique ?







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