Photographier les orchidées sauvage de France : le sujet macro-photo du printemps !

Vous avez surement déjà croisé une orchidée sauvage au cours d’une balade, dans une prairie ensoleillée, en forêt ou sur un talus en bord de route et vous vous êtes arrêté quelques secondes pour admirer cette fleur pas comme les autres.

Leurs formes, couleurs et parfois tailles attirent l’œil et l'objectif ! Difficile d’ignorer ce bel ophrys rose au milieu d’une pelouse verte et jaune.

Alors, au lieu de laisser la rencontre au hasard, pourquoi ne pas les chercher et faire une série de photos des orchidées poussant près de chez vous ?

Sabot de Vénus en Savoie. La floraison a lieu en Juin. Elle est bien repartie dans l’Est de la France mais n’est jamais commune. Ce n’est cependant pas une espèce montagnarde, il existe des stations de basse altitude, notamment en Bourgogne. Elle ai…

Sabot de Vénus en Savoie.

La floraison a lieu en Juin. Elle est bien repartie dans l’Est de la France mais n’est jamais commune. Ce n’est cependant pas une espèce montagnarde, il existe des stations de basse altitude, notamment en Bourgogne. Elle aime les lisières sur terrain calcaire, ni trop ombragé, ni trop lumineux.

Tamron 180mm macro

Ou trouver les orchidées ?

Bonne nouvelle, les orchidées se trouvent sur tout le territoire français et dans presque tous les milieux naturels.

Portant une ou plusieurs fleurs, très communes ou rarissimes, chaque espèce pousse dans un milieu naturel qui lui est propre. Les ophrys se trouvent essentiellement dans les pelouses sèches, les sabots de Vénus plutôt en milieu forestier montagnard, certains orchis se rencontrent uniquement en zone humide, vous trouverez votre bonheur près de chez vous.

Pour les trouver, rien de tel qu'un guide qui vous permettra de savoir dans quel milieu et à quelle période photographier une espèce particulière !

Une petite recherche sur le net permet aussi parfois de trouver des rapports d’études et des inventaires qui peuvent vous faire gagner du temps de prospection

Commencez par regarder les espèces les plus courantes en photo pour vous “faire l’oeil” et mémoriser leurs silhouettes, couleurs, tailles. Savoir quoi chercher est tout aussi important que savoir où chercher.

Sérapias négligé.Une superbe orchidée du sud de la France. Atypique, vous reconnaîtrez les espèces de cette famille au premier coup d’oeil. Je l’ai photographié dans la plaine des Maures, dans le département du Var, mi-avril. À cet endroit, elle est…

Sérapias négligé.

Une superbe orchidée du sud de la France. Atypique, vous reconnaîtrez les espèces de cette famille au premier coup d’oeil. Je l’ai photographié dans la plaine des Maures, dans le département du Var, mi-avril. À cet endroit, elle est même parfois relativement abondante.

Sigma 105mm OS macro.

Cet ophrys bourdon possède un labelle très élargi et étalé dans sa partie distale, ce qui doit normalement permettre de le reconnaître facilement. Le labelle est également entier et muni d’un appendice bien formé et assez grand. C’est une plante des…

Cet ophrys bourdon possède un labelle très élargi et étalé dans sa partie distale, ce qui doit normalement permettre de le reconnaître facilement. Le labelle est également entier et muni d’un appendice bien formé et assez grand. C’est une plante des pelouses sèches sur sols calcaires en Mai-Juin.

Sigma 180mm macro

En parcourant ce guide ou un site consacré à la botanique, vous vous apercevrez vite que les orchidées sauvages sont très différentes de celles que l’on peut trouver chez le fleuriste, à l’exception du sabot de Vénus qui a un petit air de famille avec les paphiopedilums de la jardinerie.

Elles sont beaucoup plus petites, moins “tape-à-l’oeil” et passent souvent inaperçues, à moitié camouflées par la végétation environnante... il va falloir ouvrir l’œil !!

Mais une fois trouvé, vous pourrez contempler la beauté de la fleur, ses couleurs et détails subtiles qui n’ont rien à envier aux grandes espèces tropicales.

L’identification est parfois difficile, surtout chez les ophrys ou les critères de détermination disparaissent ou s’associent suite à des hybridations, mutations… mais l’essentiel est de les trouver et les photographier, pas forcément de se lancer dans la botanique.

La période favorable à la photographie des orchidées s’étend de fin mars/début avril à début septembre avec un pic de floraison entre fin avril et mi-juin en plaine, début mai-fin juillet en montagne. C’est à ce moment que vous rencontrerez un maximum d’espèces.

Bien sur, la période de floraison commence plus tôt au sud qu’au nord du pays et varie aussi en fonction de l’altitude.

Orchis verdâtre, mois de Juin.Une très belle plante élancée à grandes feuilles, à inflorescences denses de 10 à 30 fleurs blanches-verdâtres, odorantes, labelle étroit en forme de langue, loges polliniques divergentes et écartées. L'orchis verdâtre …

Orchis verdâtre, mois de Juin.

Une très belle plante élancée à grandes feuilles, à inflorescences denses de 10 à 30 fleurs blanches-verdâtres, odorantes, labelle étroit en forme de langue, loges polliniques divergentes et écartées. L'orchis verdâtre (Platanthera chlorantha) se confond facilement avec la platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia). Il s'en distingue par ses loges polliniques divergentes, celles de la platanthère à deux feuilles étant parallèles.

Elle aime les sous-bois calcaires.

Sigma 180mm macro

Quel matériel pour photographier les orchidées ?

Comme toutes les fleurs, les orchidées ne nécessitent pas de matériel particulier pour être photographiée. Nul besoin d'un autofocus ultra-rapide ou d'une rafale à 10 images par seconde.

Un appareil d’entrée de gamme est largement suffisant, l’essentiel est de pouvoir l’équiper d’un objectif macro. Un viseur d’angle ou un écran orientable seront pratiques lorsqu’il faudra placer l’appareil au raz du sol.

Un trepied sans colonne centrale dont les pieds peuvent être étalés « à plat » permet de placer l’appareil le plus bas possible. Il aide à stabiliser l'appareil et cadrer avec précision. Un “bean-bag” ou juste votre veste pliée posée au sol seront utiles pour placer le reflex au sol si la fleur est vraiment petite.

Attention cependant avec le trépied ! Ses grandes jambes sont très efficaces pour écraser les plantes présentes autour de l'orchidée. Il doit être posé avec précaution et pas traîné au sol.

Une télécommande ou l'utilisation du retardateur peut être utile lorsque la lumière est faible.

Spiranthe d’automne.Une rareté de fin de saison ! Je l’ai photographié en septembre sous toutes les coutures, en bord de route, sur un talus herbeux, en ville, à Chambéry. Elle ne se confond avec aucune autre orchidée, de par sa forme et sa période …

Spiranthe d’automne.

Une rareté de fin de saison ! Je l’ai photographié en septembre sous toutes les coutures, en bord de route, sur un talus herbeux, en ville, à Chambéry. Elle ne se confond avec aucune autre orchidée, de par sa forme et sa période de floraison.

C’est un gros plan entre le rapport 1/2 et 1/1 pour vous donner une idée de la toute petite taille des fleurs.

Sigma 180mm macro.

À propos des optiques, l’objectif macro vient naturellement à l’esprit. Il permettra de faire des gros plans, d’aller chercher les petits détails des fleurs et pourra, si besoin être complété par une bague-allonge pour un grandissement encore plus grand et un cadrage plus serré.

Mais n’oublions pas les plans larges pour montrer le sujet dans son milieu naturel. Pour cela, une longue focale macro lumineuse, type 180-200mm, est très utile : son angle de vue très étroit permet d'obtenir de beaux flous et de détacher l'orchidée de son environnement.

En effet, les orchidées sont souvent entourées de végétations qui parasitent l'image et détourne l'attention du sujet principal. La longue focale aidera à faire disparaitre ces petites branches et feuilles dans un joli flou qui ne serait pas aussi prononcé avec une focale plus courte comme un 50mm macro.

Ce qui n’empêche pas de faire 3 fois le tour de son viseur avant de déclencher pour voir si une herbe sèche n’essaye pas de s’incruster dans le plan net ;)

Pour les très gros plans, utilisez une bague-allonge qui se place entre le boitier et l’objectif et permet de réduire sa distance minimale de mise au point. Son efficacité diminue avec la focale : avec une même bague vous obtiendrez un cadrage plus serré sur un 50mm que sur un 200mm.

Enfin n’oublions pas non plus le grand angle. Pas toujours évident à utiliser, il fait rentrer l’orchidée dans un paysage avec une photo donnant beaucoup d’information sur le milieu de vie de la plante.

Station de sabot de venus, Savoie, moi de Juin.Grâce au grand-angle, il est plus facile de se rendre compte du nombre de fleurs poussant sur cette station ! Et encore, ce n’est qu’une petite partie. Le milieu de lisière est également bien identifiab…

Station de sabot de venus, Savoie, moi de Juin.

Grâce au grand-angle, il est plus facile de se rendre compte du nombre de fleurs poussant sur cette station ! Et encore, ce n’est qu’une petite partie. Le milieu de lisière est également bien identifiable.

Si ce type de photo n’est pas forcément le plus esthétique, il permet de compléter efficacement un reportage.

Sony 16-35mm GM

Orchis à fleurs lâches. L’une des orchidées les plus communes des prairies humides de France. De grande taille, elle peut atteindre les 50cm ! Ses fleurs sont assez espacées, lui donnant ce qualificatif de “lâche”. J’ai photographié celle-ci au nord…

Orchis à fleurs lâches.

L’une des orchidées les plus communes des prairies humides de France. De grande taille, elle peut atteindre les 50cm ! Ses fleurs sont assez espacées, lui donnant ce qualificatif de “lâche”.

J’ai photographié celle-ci au nord-est de l’Ardèche début Mai.

Nikon 200mm f2 VR.

Les orchidées, un sujet technique ou difficile ?

Pas du tout ! L’avantage de la photo d’orchidée et de la photo de flore en général est que le sujet ne bouge pas. Nul besoin de lui courir après ce qui permet de prendre son temps pour composer l’image, attendre la bonne lumière et faire plusieurs essais.

Elles sont d’ailleurs un super sujet pour essayer des techniques photos différentes : surimpression, multi flash, focus stacking, panoramique par assemblage… l’imagination est la seule limite !

Deux difficultés me viennent à l’esprit :

  • Le vent, parce qu’il y a parfois de quoi s’arracher les cheveux quand une brise se met à faire bouger l’orchidée juste au moment où vous êtes prêt à déclencher. Mais une petite pince peut, si elle n’apparaît pas dans le cadrage, immobiliser la plante le temps de la photo.

  • Le dos. Oui cela n’a rien à voir avec la technique photo mais pour photographier ces petits sujets vous allez souvent vous mettre à leurs niveaux, c’est-à-dire sur le sol et à force d’être tordu par terre, vous aller peut le sentir dans vos vertèbres… Attention donc ! Le viseur d’angle ou l’écran orientable seront de précieux alliés.

Finalement, la difficulté réside davantage dans le fait de trouver votre sujet dans un environnement photogénique, avec une belle lumière ou encore de trouver une espèce particulière, ce qui, suivant sa rareté, pourra demander beaucoup de recherches et de déplacements.

Mais de très belles orchidées étant présentent dans toute la France, vous trouverez sans mal une espèce photogénique près de chez vous.

Orchis brûlée, Cette grande orchidée pousse dans les pelouses et les bois, sur sol calcaire en Avril-Mai, dans une grande partie de la France, mais elle manque par endroits comme dans le Doubs ou en Bretagne. Les sépales et les deux pétales latéraux…

Orchis brûlée,

Cette grande orchidée pousse dans les pelouses et les bois, sur sol calcaire en Avril-Mai, dans une grande partie de la France, mais elle manque par endroits comme dans le Doubs ou en Bretagne. Les sépales et les deux pétales latéraux, pourpres, forment un casque.

Le labelle est ponctué de papilles saillantes pourpres. Le lobe médian du labelle est divisé en deux lobes plus ou moins dentelés, séparés par une dent, et plus larges que les lobes latéraux. L'allure générale de la fleur est assez variable.

Sigma 180mm macro.

Pour conclure…

J’espère que cet article vous auras donné envie de partir à la recherche des orchidées sauvages !

Sous chaque photo j’ai indiqué la période, la zone géographique et le milieu dans lequel je l’ai trouvé. J’ai noté aussi l’objectif utilisé pour vous donner une idée du rendu.

N’hésitez pas à me faire part de vos avis et découvertes en commentaires !

Bonnes balades et bonnes photos !

Épipactis des marais.Une superbe orchidée, je trouve, aux fleurs petites mais très délicates, aux belles couleurs pastel. On la trouve au printemps, dans les zones humides, comme son nom l’indique. Je l’ai découverte par hasard en parcourant une tou…

Épipactis des marais.

Une superbe orchidée, je trouve, aux fleurs petites mais très délicates, aux belles couleurs pastel. On la trouve au printemps, dans les zones humides, comme son nom l’indique.

Je l’ai découverte par hasard en parcourant une tourbière jurassienne en Mai.

Tamron 180mm.

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