Test du Macbook pro 14" M1 Pro : ordinateur idéal du photographe

Introduction

Depuis 6 mois j’ai le plaisir d’utiliser un Macbook pro 14” pour traiter mes photos. C’est à la suite d’une belle vente par l’agence Naturagency, qui distribue mes photos, que j’ai pu remplacer mon vénérable Macpro de 2009 par ce bel ordinateur portable équipé des derniers processeurs M1 d’apple. Et aujourd’hui, après quelques milliers de photos importées et traitées avec cette machine, c’est le moment d’en faire un bilan : ce macbook pro, que vaut il vraiment ?

Le macbook pro 14” sur la table du salon. Il ne lui manque que son câble d’alimentation, le disque sud externe et éventuellement le Nikon Z6 branché à chaque retour de sortie photo !

Un petit peu de contexte

L’ordinateur est une pièce indispensable dans l’équipement du photographe numérique. Sans lui, pas de visualisation, de traitement et de partage des photos. Mais ce n’est pas forcement l’outil le plus excitant. Personnellement, pour le même budget et n’ayant pas vraiment de contraintes de rentabilité, je préfère m’acheter une belle optique qui me donnera plus de possibilités créatives qu’un nouvel ordinateur qui fera la même chose que l’ancien, plus rapidement.

Le Macpro de 2009 / 2010 que j’utilisais auparavant, remplissait parfaitement sa fonction mais il commençait à être sérieusement en retard sur plusieurs points : vitesse des ports USB ( usb 2.0 seulement), ports FW800 obsolètes, disques internes connectés en SATA II et non III, processeur impossible à changer pour une génération plus récente et surtout il ne pouvait plus profiter des dernières version d’OS X et donc de celles de Lightroom Classic. Certaines solutions existent mais mettre de l’argent dans une machine déjà ancienne, est ce réellement une bonne idée ?

Alors, comme l’opportunité s’est présentée, j’ai fait partir le Macpro “camion” à la retraite, remplacé par un ordinateur portable dix fois moins lourds et moins gros.

Présentation du Macbook pro 14”

Présenté en automne 2021, cet ordinateur et son grand frère de 16”, remplacent leurs prédécesseurs à processeurs Intel.

Le mien est la version d’entrée de gamme, équipé de la puce M1 Pro à 8 coeurs, d’un GPU à 14 coeurs, de 512 go de ssd et de 16 go de mémoire vive au prix de 2249€ (je l’ai acheté d’occasion donc un peu moins cher…).

Il dispose de 3 ports thunderbolt 4, une alimentation magsafe (très pratique lorsqu’on se prend les pieds dans le câble, si si ça arrive !), un jack audio, une prise HDMI et un port pour carte SD. Bref, il y a pas mal de ports utiles même si un thunderbolt / usb-c supplémentaire ne serait pas de refus.

Alimentation magnétique Magsafe, thunderbolt 4 et jack audio

Carte SD, thunderbolt 4 et HDMI

Le grand trackpad, et le nouveau clavier, successeur du clavier papillon et normalement plus fiable face aux poussières et autres saletés

Le grand trackpad est très agréable à utiliser. C’est l’un des points forts des portables Apple. Il est lisse et clickable sur toute sa surface. Je l’utilise sans problème pour déplacer les curseurs de lightroom, appliquer le pinceau, le tampon de correction et autres outils de retouche locale. je n’utilise la souris que lorsque j’ai besoin de retoucher une zone très précise.

L’écran d’environ 6 millions de pixels est superbe. Il écrase mon ancien Dell 24” en terme de contraste, de profondeur des noirs, de nuances et richesses des couleurs. Normal, mon ancienne dalle a plus de 10 ans.

Il me semble également très fidèle. Je ne l’ai pas calibré et les tirages que j’ai effectués (après traitement et application des profils d’impressions) sont conformes à ce que je vois sur l’écran.

Reste la taille de 14”, parfois un peu petite pour apprécier réellement une photo et qui peut nécessiter un écran externe.

Le bel écran, riche en contrastes et en couleurs tout en étant très fidèle. En revanche il est brillant, ce qui vous vaudra quelques reflets suivant l’environnement, comme ici, dos à la fenêtre.

Les performances sous Lightroom Classic

Pour ces mesures, j’ai utilisé des fichiers Nef de mon nikon Z6 de 24 millions de pixels dont la taille varie entre 25 et 30 Mo. Les fichiers sont stockés sur un disque SSD Sandisk Extrème de 1TB.

J’ai mesuré quatre actions : le temps de création des aperçus 1:1 de 50 photos brutes, le temps de création d’un fichier HDR à partir de 5 fichiers, le temps de création d’un panoramique HDR, d’un panoramique simple et l’exportation de 50 photos retouchées plus ou moins lourdement.

Pour vérifier, j’ai effectuer les mêmes actions avec les fichiers stockés sur le SSD interne et j’ai obtenu le même temps pour chacune des opérations mesurées. Le SSD externe n’est donc pas une source de ralentissement.

Création aperçu 1:1 de 50 Raw

Temps : 49 sec

Une opération que j’effectue à chaque importation, pour une consultation plus fluide et rapide des fichiers.

Création d’un HDR simple et plus complexe:

Temps : 19 sec pour la première photo, 27 sec pour la deuxième.

Une fusion de photo assez simple, les écarts de lumières ne sont pas si important et le sujet est resté immobile.

J’ai mesuré le temps entre lequel j’ai cliqué sur la commande “HDR…” et la création finale du fichier en appuyant sur le commande “Fusionner” le plus vite possible. Le temps total dépend en partie de la complexité de la scène. Si les écarts de luminosité sont très important ou que des éléments ont bougé entre les photos, les calculs pour fusionner l’ensemble seront plus long ce qui explique la différence de temps entre les deux photos.

Une fusion plus complexe : la dynamique du capteur est largement dépassée et le bracketing sur 5 images ne fut pas de trop. De plus, il y avait d’avantage de vent à cet endroit, les mouvements dans les herbes et les poils du bouquetin étaient plus importants.

Montage d’un panoramique HDR

Panoramique HDR à partir de 7 fichiers HDR déjà assemblés, dimension finale : 14 319 x 6323 soit 90 millions de pixels pour un poids de 265 Mo

Temps de création : 48 sec.

Tempête en Ecosse. Cela ne saute pas aux yeux mais les écarts de luminosité de cette scène étaient assez important et les nuages bougeaient assez vite.

Montage d’un panoramique de 6 photos

temps de création : 18 sec

11 981 x 6183 soit 74 millions de pixels pour 234 Mo. Fait interessant, j’ai remonté 4 fois ce panoramique pour être sur du temps. En effet, au premier essai, la RAM était saturée à cause de précédentes actions et le montage a pris 1 min 45 sec ! J’ai redémarré le macbook ( ce qui prends à peu près 20 sec) et le temps de création du panoramique est redevenu normal.

Si vous utilisez régulierement des fichiers très lourds ou réalisés des traitements poussés demandant beaucoup de mémoire vive, vous aurez donc peut être intérêt à prendre l’option 32 go de RAM pour travailler confortablement.

Un panoramique plus simple à monter même si le fichier final n’est pas tellement plus léger. Le macbook n’en a fait qu’une bouchée !

Exports de 50 fichiers RAW sans retouches

Temps : 55 sec

Fichiers Raw bruts, exportés en jpeg à la plus haute qualité, à la définition d’origine et sans aucun traitement vers un dossier situé sur le disque interne.

Exports de 50 fichiers variés

Temps : 1 min 15 sec

Fichiers Raw ayant subis divers traitements classiques (contrastes, saturation, recadrage…), quelques HDR et un panoramique.

Comparaison avec le Mac Pro

Mon Macpro est un modèle 2009 mono processeur, équipé d’un Xéon 6 coeurs de 3,33GHz, 32go de RAM et d’un SSD sur carte PCIE express.

J’ai utilisé les mêmes fichiers pour que la comparaison soit la plus juste possible.

Voici les résultats et entre parenthèses ceux du Macbook pour comparaison :

  • Création de 50 aperçus 1:1 : 2 min 15 sec / (49)

  • Création d’un fichier HDR à partir de 5 fichiers raw (le second bouquetin, plus difficile) : 42sec / (27)

  • Assemblage panoramique HDR : 1 min / (48)

  • Assemblage panoramique simple : 45 sec / (18)

  • Export de 50 fichiers raw sans retouches : 3min, 2sec / (55)

  • Export de 50 fichiers raw avec traitements divers : 3min 13 sec / (1min15)

Comme vous pourrez le voir, le Macbook Pro 14” est largement plus rapide que l’ancienne tour, jusqu’à 3 fois plus rapidedans le cas des exports.

La seule tâche pour laquelle l’écart n’est pas très important est le montage panoramique HDR. Cela est sans doute du à la différence de quantité de mémoire vive, le MacPro profitant de ses 32go, alors que les 16go du MacBook Pro se retrouvent saturés, ralentissant la machine.

Conclusion

Comparé à mon ancien MacPro, cette machine est extrêmement rapide. Heureusement vu leurs différence d’âge.

Mais ce qui me plait le plus au quotidien, en dehors des temps d’imports / création des aperçus 1:1 et des temps d’exports, tâches pendant lesquelles il est possible de faire autre chose (cuisine, rangement, café…) c’est la fluidité d’utilisation !

Avant, je subissais toujours un petit délai à chaque action : passage entre deux photos, zoom, changement d’un curseur, déplacement dans la bibliothèque… chaque chose était accompagnée de son temps de latence, rendant le logiciel peut agréable.

Aujourd’hui, tout est instantané ou presque, sans latence et cela rend le tri et la retouche bien plus agréable !

Mon tri est maintenant bien plus rapide, plus efficace et j’ai moins de scrupule à tenter une photo en panoramique car je sais qu’elle sera montée en moins de 30 secondes et sa consultation très fluide.

En plus de cela, la machine est silencieuse et chauffe très peu même sous une forte charge de travail ce qui évite le bruit de soufflerie qu’emetaient les macbook sous Intel. Inconvénient : ce Macbook Pro ne servira pas de chauffage d’appoint en hiver ;)

Je suis donc très très content de cet ordinateur et j’espère qu’il remplira sa fonction pour les 5 prochaines années au moins si ce n’est plus !


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