Test du Nikon Z6 : 6 mois avec un petit boitier très performant !

Introduction


Voilà maintenant plus de 6 mois que j’utilise le Nikon Z6 en remplacement de mon ancien Sony Alpha 7 et ce nouveau petit boitier de la marque jaune me satisfait amplement !

Ayant eu l’occasion de prendre des photos dans des conditions très variées, les pieds dans la neige et au milieu d’une forêt tropicale, de sujets immobiles et en mouvement, de macro et de paysage, je me suis dit que l’heure était venue de faire un retour sur ce Z6.

Nikon Z6 et son objectif 24-70mm F4


Présentation de l’appareil


Le Nikon Z6 est un appareil de la nouvelle gamme Z, sorti fin 2018. C’est un appareil “hybride” et non un “reflex”. Adieu donc miroir, viseur optique, monture F et place à un appareil plus petit, plus léger, doté d’une nouvelle monture Z et d’un viseur électronique.

Il constituait l’entrée de gamme en plein format à sa sortie, se plaçant dans la gamme au même niveau que le D780. Un appareil “amateur - expert” donc !


  • Prise en main - ergonomie


A ma première prise en main du boitier, je me suis tout de suite senti à l’aise et cela en grande partie grâce à la poignée qui permet de maintenir fermement l’appareil. Le grip est ferme, rassurant. A l’arrière, le pouce vient se placer contre une cale, renforçant la tenue en main.

Etant familier avec l’ergonomie des reflex Nikon, j’ai tout de suite reconnu les différentes touches de ce Z6 qui me sont tombées naturellement sous les doigts.

J’apprécie particulièrement les deux touches configurables à droite de la monture, situées juste à portée d’index et de majeur.

Leurs reliefs me permettent de les sentir sous les doigts et de les utiliser sans les regarder, sauf pour la touche de correction d’exposition que je persiste à chercher… elle est pourtant bien placée mais légèrement moins proéminente que d’autres et mon doigt passe souvent dessus sans la détecter…

J’aime beaucoup le petit écran présent sur le dessus du boitier, hérité des reflex, qui rappelle les informations essentielles de prise de vue. Très lumineux, il est parfaitement lisible en plein soleil et permet de contrôler ses paramètres d’un coup d’oeil.

Globalement, le boitier est bien construit et le châssis en magnésium inspire la confiance. Malgré son poids plume de 675 g, carte et batterie comprise, c’est du solide !

La poignée, large et profonde, participe grandement à la très bonne ergonomie de cet appareil. Les grosses molettes et les boutons bien apparents permettent une manipulation les yeux fermés ou presque.


  • viseur et écran


Le viseur électronique de 3,6 millions de pixels est très agréable. Il est fin, grand, sa dynamique est importante et il permet bien sûr l’affichage d’une grande quantité d’informations (histogramme, niveau, focus peaking, zones brulées / bouchées…). On est loin des viseurs électroniques de première génération !!

L’écran mesure 8 cm de diagonale et comporte 2,1 millions de pixels. Je n’ai rien à redire au niveau de sa qualité et sa luminosité qui permet de photographier en plein soleil (même si je préfère largement utiliser le viseur dans la plupart des cas.)

Il est tactile, une fonction que j’utilise rarement mais qui fonctionne bien et permet éventuellement de naviguer plus vite dans les menus. Je trouve la sensibilité et la réactivité très bonne mais pas tout à fait au niveau de mon smartphone (iPhone 12 mini) cependant.

Cet écran est surtout orientable et ça c’est une fonction que j’utilise très très souvent, tant en photo de paysage qu’en macro !

Grâce à lui, à vous les cadrages au raz du sol sans vous casser le cou en deux !

Malheureusement, il n’est orientable que dans le sens horizontal et ça c’est très dommage. Cela me fait regretter l’écran de mon ancien Sony A99, orientable dans tous les sens et qui rendait les photos macro verticales au raz du sol tellement plus agréables.

Le Nikon Z9 propose maintenant un écran multi-directionnel et j’espère que cette fonction sera déclinée sur l’ensemble de la gamme et un futur Z6III !

Bref, un très bon écran qui peut être encore amélioré.


  • la batterie


Il s’agit du modèle Nikon EN-EL15b. La EN-EL15 est courante dans la gamme Nikon et est compatible avec de nombreux modèles reflex. Mais il y a eu plusieurs variantes au fil des années, la A, la B et aujourd’hui la C. Si toutes permettent de faire fonctionner le Z6, seules les B et C peuvent être rechargées en USB-C via le boitier (seulement lorsque celui-ci est éteint mais cela permet de se passer d’un chargeur et ça c’est très pratique).

Officiellement, l’autonomie de l’appareil se situe entre 300 et 350 déclenchements. En réalité, j’en fait largement deux fois plus. Tout dépend de l’utilisation de l’autofocus, de la présence ou non d’une stabilisation dans l’objectif, de la température extérieure…

Au Guatemala, où j’ai littéralement mitraillé, je n’ai jamais utilisé plus d’une batterie et demie par jour.

L’autonomie en usage photo me convient donc parfaitement. Je ne me prononcerai pas sur un usage video car j’en fait très peu.


  • la carte mémoire


Le Z6 accepte une seule carte Cf Express type B. Pas deux. Donc aucune possibilité de redondance. Personnellement, je n’ai eu qu’une seule défaillance de carte mémoire en 16 ans de photographie numérique.

Mais bien sur, le jour où cela arrive c’est agaçant, voir vraiment problématique si c’est dans le cadre d’une prestation professionnelle.

Ce type de carte coute assez cher. J’en ai deux, une de 512go et un de 128go que j’ai respectivement payé 225 et 150€. En revanche, les vitesses d’écriture et de lecture sont très importantes (1600 MB/s et 1700 MB/S pour la plus rapide).

Pour l’instant, les deux ont fonctionné sans aucun problème.

Une carte CFexpress B. Sa vitesse permet de libérer le buffer en quelques secondes. Plusieurs capacités existent, j’avais pris celle-ci pour mon voyage d’un mois au Guatemala et je ne suis pas arrivé à la remplir !


  • la connectivité


Le Nikon Z6 dispose d’un port usb-c, très pratique pour le connecter à un ordinateur récent et décharger ses photos. De fait, je ne sors jamais la carte du boitier pour cela. Il permet aussi, comme dit plus haut, de recharger la batterie appareil éteint.

Question débit, je n’ai fait aucune mesure, mais la vitesse convient largement à mon usage et est bien plus rapide que mon Sony A7 en usb 2 (heureusement ;) ).

On trouve également une prise HDMI pour utiliser un écran ou enregistreur video externe, une entrée et une sortie micro et enfin, une prise télécommande.

Enfin, il est possible de connecter le Z6 à un smartphone en WIFI et Bluetooth avec l’application snapbridge pour transférer des photos sur le téléphone où commander l’appareil à distance tout en ayant un retour video sur l’écran du smartphone.

Je l’utilise rarement, d’autant plus que la connexion est souvent capricieuse. Pour moi, elle ne fonctionne souvent pas la première fois mais est toujours stable la deuxième.

Port usb-c, hdmi, prise télécommande, entrée et sortie audio, il y a tout ce qu’il faut !


Et la qualité des photos ?? Du très haut niveau !


Pissenlits en graines. Nikon Z6, 150mm macro.

  • 24 millions de pixels. Est ce assez ?

Autrefois considérés comme une très haute résolution, les 24 millions de pixels sont aujourd’hui assez modestes. Personnellement, cette taille de fichier me convient. Elle permet des tirages 50 x 75cm très facilement, autorise un petit peu de recadrage et mon ordinateur actuel les traite sans effort.

Mon prochain appareil aura sans doute davantage de pixels mais ce n’est pas un critère décisif pour moi.

  • La dynamique

Là c’est la fête. La dynamique est énorme et permet de récupérer beaucoup d’informations dans les hautes et basses lumières (comme toujours davantage dans les basses que les hautes). De quoi rattraper une petite erreur d’exposition sans aucun problème, relever les ombres d’un paysage en contre-jour sans faire apparaitre le bruit, récupérer des zones qui paraissaient brulées…

Dans des situations difficiles, comme une photo avec le soleil levant dans le cadre, multiplier les valeurs d’exposition permettra d’avoir une image bien exposée à coup sur.

Pour l’exemple, voici une photo brute prise en contre-jour violent. J’ai poussé les curseurs des blancs, noirs, hautes lumières et ombres au maximum. Le résultat est horrible mais donne une idée de la dynamique du capteur.

  • Qualité des images à haut iso

La aussi, l’appareil se montre très performant ! Je l’utilise sans arrière pensée de 100 à 3200 isos. Bien sur, il y a une légère variation de la qualité d’image et le bruit commence à peine à apparaitre tant que la photo est bien exposée, il n’y a aucun problème.

Pour l’exemple, voici deux photos, une à 10 000 iso et l’autre à 12 800 iso !

Autant dire qu’en usage classique, la sensibilité n’est qu’une valeur qui change sans presque aucune conséquence sur la qualité d’image.

Mon utilisation du Nikon Z6

J’ai utilisé ce boitier pour la photo de paysage diurne et nocturne sur trépied, de la photo animalière à mains levées avec des sujets plutôt statiques, de la photo macro, tant sur trépied qu’à mains levées et un petit peu de portrait.

Je ne considère pas pousser le boitier dans ses retranchements, comme le ferait un photographe de sport en salle, ni le maitriser à la perfection et mon ressenti sera forcément le reflet de mon utilisation.

  • l’autofocus

Pour moi, il s’agit d’une petite révolution. Je trouve l’autofocus rapide, précis et fiable. J’ai utilisé soit un spot flexible en AF-S en photo de paysage, soit la sélection et suivi du sujet via le cadre jaune en AF-C, soit la détection automatique du sujet en mode plage large et AF-C.

Pour le premier cas, aucun souci, le point se fait dans toutes les situations, c’est tout. Si la luminosité est faible, l’appareil bascule automatiquement en AF par contraste. Le point se fait alors moins vite mais se fait tout de même.

Dans le second cas, j’ai eu davantage de photos floues mais je dirai que cela est autant lié à la taille du sujet dans l’image (parfois trop petit) qu’à ma maitrise de la technologie. Je trouve le suivi du sujet dans le cadre très bon.

Le Nikon Z6 a été tout à fait capable de suivre les singes à travers les feuillages ou les perroquets se déplaçant au sommet des arbres.

Le troisième cas est celui avec lequel j’ai eu le plus déchet. En l’absence de sujet humain, l’appareil choisissait parfois un “sujet” à l’arrière-plan et restait fixé dessus plutôt que de choisir le vrai sujet, (oiseau, fleur…) bien distinct au premier plan.

Je dois donc souvent l’aider en lui indiquant le sujet à suivre à l’aide du cadre jaune.

Et cela ne s’améliorera pas puisque Nikon ne propose plus de mise à jour du firmware du Z6, seulement du Z6II. Logique mais dommage tout de même.

Par contre, en cas de sujet humain, les collimateurs se placent presque toujours au bon endroit. A ce titre, la détection automatique de l’oeil m’a vraiment impressionné !!!

Dès qu’une tête entre dans le cadre, le petit carré jaune apparaît autour de son oeil et assure un taux de photos nette proche de 90%, même à F1,4.

Réglé en AF-C, carré jaune placé sur la tête du perroquet, l’appareil l’a suivi pendant son décollage.


  • la rafale et le buffer (mémoire tampon)


Le Z6 offre une rafale jusqu’à 12 images par seconde en raw 12 bits. En 14 bits, on passe à 9 ips. C’est très confortable et largement suffisant pour mon usage, même si j’aimerai parfois une rafale encore plus rapide quand je photographie les libellules en vole.

Et plus la rafale est rapide, plus le nombre de photos à trier augmente rapidement !!

Le buffer accepte 35 photos en format RAW 12 bits, compressés sans perte. A 12 images par seconde, c’est très vite atteint. En moyenne ma rafale dure 3,5 secondes.

Ensuite, heureusement, le boitier ne se bloque pas et continue de déclencher autour de 5 ips.

Les cartes Cfexpress B ayant des vitesses d’écriture très élevées, quelques secondes suffisent pour libérer le buffer et retrouver la cadence maximale.

Cette cadence est utilisable avec l’obturateur mécanique et électronique, ce dernier permettant un de déclencher dans un silence total, très appréciable dans certaines situations.

En proxy-photographie, la rafale m’est très utile si le sujet bouge à cause du vent ! Cela ne se voit pas mais l’apollon était constamment en mouvement, rentrant et sortant du plan net sans arrêts.


  • la stabilisation interne (IBIS)

Cet appareil est équipé d’une stabilisation interne par déplacement du capteur qui permet de gagner 5 IL avec les objectifs Z et 3 IL avec les objectifs en monture Z.

Ah l’usage, j’en suis très très satisfait ! Je n’utilise plus trépied que pour les poses longues.

J’ai pu prendre des photos de paysage au 24mm avec un temps de pose de 1 seconde et obtenir des photos nettes ! J’ai eu évidemment beaucoup de déchets mais en contrôlant ma respiration et en appuyant très doucement sur le déclencheur, j’ai obtenu une photo que je n’aurai pas pu faire sans trépied auparavant.

En situation moins extrême, les sujets immobiles au 300mm à 1/100 de seconde sont tout à fait envisageables.

Le boitier détecte automatiquement s’il est placé sur un trépied ou non. Pas besoin de couper le stabilisateur via les menus dans ce cas.

Je le laisse donc activé en permanence et il facilite vraiment mes prises de vues.

  • la comptabilité avec les objectifs en monture F

J’ai 3 objectifs en monture Nikon F : un 300mm F4 Af-s, un 105mm F1,4 af-s et un sigma 150mm macro.

Avec la bague FTZ, les deux objectifs Nikon fonctionnent de façon identique au 24-70 en monture Z. C’est une bonne façon de passer à l’hybride tout en conservant son parc optique AF-S.

Pour les objectifs à mise au point mécanique, l’autofocus n’est pas conservé, seule la mise au point manuelle est possible.

Le sigma 150mm est annoncé non compatible et, de fait, son autofocus ne fonctionne pas. Je l’utilise donc en mise au point manuelle sans problèmes. Je fais juste attention à régler le Z6 sur “MF” sinon, parfois, le boitier plante et je dois retirer la batterie puis le redémarrer… un peu gênant !

Monté sur le Z6 via la bague FTZ, le 300mm F4 AF-S n’a eu aucun problème pour suivre ces coureurs du Tour de France 2022


Matériel utilisé pour  prendre les photos de cet article :

Nikon Z6 : disponible à la Fnac et chez Darty

Nikon 105mm F1,4 : disponible à la Fnac

Nikon Z 24-70 F4 :  disponible à la Fnac et chez Darty

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Mon bilan du Nikon Z6

Je suis très satisfait de ce Nikon Z6 pour mon usage ! Il est compact, performant dans 95% des situations, dispose d’un autofocus efficace et d’une excellente qualité d’image si les 24 millions vous suffisent. L’autonomie est très bonne, de même que la visée, la construction et la prise en main.

La compatibilité avec les objectifs AF-s en monture F est parfaite et la gamme Z est assez complète et s’agrandît rapidement

Donc, pour 1000€ d’occasion, j’en suis entièrement satisfait et si vous pouvez vivre avec ses petits défauts, je vous le conseille sans réserve !!

Coucher de soleil depuis la chaine Jura. panoramique par assemblage au 24-70.







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