Comment photographier les colibris !

Comment photographier les colibris : le guide !

Un colibri ! Je pense que presque toutes les personnes ayant vu ce petit oiseau un jour  ont essayé de le prendre en photo !

Si jamais vous vivez ou que vous prévoyez bientôt de voyager dans un pays oû vivent les colibris, voici un article pour vous, ou je vous donne quelques conseils pour trouver les colibris, quel matériel utiliser pour les photographier et quels réglages adopter pour obtenir de belles images.

Colibri à ventre noir femelle. Nikon Z6, 500mm, F5,6, 1/500ème, 4000 iso..

Ou vivent les colibris ?

Les colibris sont de petits oiseaux de la famille des trochilidés vivant en uniquement Amérique Nord et du Sud, depuis le sud de l’Alaska jusqu’au nord de la Patagonie et sont présents depuis le niveau de la mer jusqu’à 3000m d’altitude suivant les lieux.

Il y a 340 espèces de colibris et tous aiment les fleurs ! Ils se nourrissent de leurs nectars et ils en visitent jusqu’à 1000 par jour le long d’un circuit qu’ils connaissent par coeur. Plus les fleurs sont présentes plus vous aurez de chance de les voir.

Personnellement, j’ai pu voir des colibris en pleine forêt, en ville, dans des jardins, à coté d’une station-service et dans tous les cas, il y avait des fleurs où elles n’étaient pas loin.

Colibri en plein chant au petit matin. Nikon Z6, 500mm, F5,6, 1/640ème, 2000 iso.

Trouver les colibris

Chaque espèce ayant ses habitudes et habitats préférés, vous pouvez vous renseigner à l’avance sur les espèces présentes dans le lieu ou vous vous rendez et leurs spécificités puis essayer de les trouver dans la nature.

Certaines préfèrent les forêts denses et d’autres des milieux plus ouverts ou des lisières. D’autres habitent en altitude et se trouveront en Colombie ou au Pérou mais pas au Brésil.

D’autres espèces sont migratrices et seront présentes ou non selon la date de votre visite.

Pour préparer votre voyage ou connaitre les espèces de colibris présente autour de vous, vous pouvez utiliser le site ebird.org par exemple où vous trouverez une description de l’espèce, des enregistrements de chants, des photos et vidéos et une carte de répartition.

Écouter à l’avance des enregistrements de leurs cris est très utile pour les repérer en forêt.

Vous pouvez aussi contacter les parcs nationaux, réserves naturelles et associations de protection de la natures locales pour obtenir des informations.

Sinon, vous pouvez aussi chercher des parcs ou jardins privés où se trouvent des abreuvoirs à colibris. Il s’agit de reservoirs suspendus à un arbre et rempli d’eau sucrée.

Mango à cravate noir femelle. Nikon Z6, 150mm, F2,8, 1/3200ème, 400 iso..

Comme une mangeoire remplie de graines en hiver, ces abreuvoirs attirent les colibris et rendent l’observation plus facile  !

C’est dans un endroit de ce type (El jardin de los picaflores à Puerto Iguazu en Argentine), que j’ai pu observer le plus grand nombre  d’oiseaux (environ 30 en même temps) et le plus grand nombre d’espèces. Ces colibris sont bien sur totalement sauvages, en complète liberté mais leur nombre offrent davantage d’occasions de les photographier !

Enfin, écouter à l’avance des enregistrements de leurs cris. C’est très utile pour les repérer en forêt par exemple !


Observer les colibris

Une fois que vous avez trouvé un endroit fréquenté par les colibris, il faut passer un peu de temps à les observer pour comprendre leurs comportements.

Déjà parce que ces petits oiseaux ont un vol impressionnant (ce sont les seuls à pouvoir voler en arrière) et ensuite parce que cela aide à les prendre en photo ;)

Voici quelques-unes de mes observations :

  • si le colibri est passé sur une fleur, c’est qu’elle fait partie de son circuit. Vous aurez donc de grande chance de le revoir au même endroit.

  • Dans les zones bien fréquentées, chaque individu a quelques perchoirs qu’il occupe régulièrement. Avez un peu de patience vous pourrez donc le photographier sur cette même branche.

  • Ils sont assez territoriaux et tolèrent mal la présence d’un individu de la même espèce à proximité ce qui entraine des poursuites à toute vitesse à travers les arbres. Dans la nature, j’ai rarement vu plus de trois colibris en même temps et c’était sur des arbres très fleuris.

  • Ils ont souvent des instants de vol surplace en passant de fleur en fleur, une sorte de pause pour observer la prochaine cible, où il est possible de les photographier la tête hors des pétales.

Cette séance d’observation vous permettra de vous placer au bon endroit, d’anticiper leurs comportements et d’être prêt à déclencher au bon moment !



Ariane versicolore en forêt. Nikon Z6, 105mm, F1,4, 1/2000ème, 900 iso. Mise au point manuelle et déclenchement à distance.

Photographier les colibris !

Trêve de bavardages, passons aux choses sérieuses !!

Vous avez trouvé vos colibris et appareil en mains, vous êtes prêt à déclencher.  C’est le moment de parler matériel et réglages.

Quel appareil photo pour photographier les colibris ?

Selon moi, voici les caractéristiques les plus importantes :

  • un autofocus rapide et précis. Les colibris sont petits et bougent très vite. Si l’appareil cherche le point en permanence, vous aller manquer des photos et ce sera très frustrant, croyez-moi ^^ Évidement cela depend aussi de l’objectif.

  • une rafale rapide. Avec 8 images par seconde ou plus vous aurez plus de chances de capturer LE bon moment où le colibri est dans la position parfaite. Ses ailes battent extrêmement vite et pouvoir choisir parmi plusieurs photos les plus esthétiques est très appréciable. De plus, sur un reflex, un rafale rapide aide l’autofocus en réduisant le temps où le miroir relevé rend celui-ci  aveugle (black-out)

  • Une bonne montée en sensibilité. Les colibris bougeant très vite et leurs environnements n’étant pas toujours très lumineux, une bonne montée en iso sans générer trop de bruit permet une bonne qualité d’image.

Voilà, c’est l’essentiel. Finalement beaucoup de boitiers, reflex ou hybride, sortis depuis 10 ans peuvent répondre à ces critères, notamment les modèles professionnels dédiés à la photo de sport même anciens (nikon D4, canon 1dx) et les hybrides récents.

Le reste sera une question de budget et de préférence entre marques, ergonomies, tailles de capteurs et mégapixels (qui sont pratiques pour recadrer ses images).

Arianne à ventre gris. Nikon Z6, 300mm, F4, 1/250ème, 500iso

Quel objectif pour photographier les colibris ?

Dans la nature un téléobjectif de 300mm sera un minimum sur capteur 24x36 et 500mm sera plus confortable. Par contre, dans un lieu équipé d’abreuvoirs à colibris, un 70-200 pourra être suffisant.

Au Jardin de los picaflores, j’ai utilisé mon 150mm macro et me placer à deux mètres des oiseaux qui venaient chercher l’eau sucrée !

Dans les deux cas, plus l’optique est lumineuse, plus il sera facile d’atteindre les vitesses d’obturation élevées permettant de figer les oiseaux.

Mon 200-500 F5,6 était à la peine et m’a obligé à monter très haut en sensibilité. F4 est un minimum, F2,8 sera ideal.

Ensuite l’objectif doit avoir des moteurs AF rapides pour que la mise au point se fasse très vite. C’est le cas de tous les téléobjectifs professionnels même anciens.

Donc, dans la nature, plus la focale est longue, mieux ce sera, mais si vous trouvez un endroit où les colibris viennent régulièrement et ne sont pas farouches, un 70-200 et de la patience pourront faire l’affaire !

Maintenant que le matériel est prêt, place aux réglages !

Quels réglages pour photographier les colibris en vol ?

De ma petite expérience, voici comment j’ai réglé mon appareil pour prendre les photos de colibris en vol qui illustrent cet article !

  • la vitesse d’obturation : pour figer un colibri en vol mais avec les ailes floues, il  faut au minimum 1/1500ème de seconde. Pour figer totalement les ailes au milieu de leur mouvement,  le 1/5000 ou 1/8000 est indispensable. Vu les conditions lumineuses j’étais entre 1/1500 et 1/2000.

  • ouverture du diaphragme : A pleine ouverture tout le temps. F5,6 sur le 200-500, F2,8 sur le 150mm macro. Si la lumière est très abondante, il est possible de fermer un peu, ce n’était pas mon cas.

  • sensibilité : iso automatique sur toute la plage disponible, entre 100 et 12 8000 avec une vitesse minimum de 1/1500ème. C’est un paramètre de moins à surveiller et comme cela, j’étais à peu près sur d’avoir une vitesse d’obturation assez rapide.

  • Mise au point : pré-réglage du point à la main puis autofocus continu sur un collimateur placé à l’endroit où je souhaitai le colibri. J’ai essayé la mise au point sur tout le champ avec une détection automatique du sujet mais une fois sur deux mon Z6 faisait la mise au point sur le perchoir et non sur le colibri…

  • rafale : à la cadence la plus élevée possible. Le tri sera plus long mais vous aurez davantage de choix. Parfois une toute petite différence dans le placement des ailes suffit à équilibrer la photo.

Mango à cravate noire femelle. Nikon Z6, 500mm, F5,6, 1/500ème, 4000 iso..

Concernant les colibris posés c’est plus simple ! Mais il faut quand même une vitesse minimale assez rapide, autour du 1/500ème et conserver l’autofocus en mode continu car ils s’étirent ou se grattent très souvent et très rapidement !


Il n’y a plus qu’à !


Photographier les colibris n’est pas forcément évident au debut, mais vous aurez probablement de nombreuses occasions de les observer et déclencher si vous vous trouvez dans un milieu favorable.

Vous pourrez alors admirer les détails des plumes, les couleurs vives et le vol incroyable de ces petits oiseaux d’Amérique.

J’espère que cet article vous aura donné envie de vous lancer ! Si c’est le cas, je vous souhaite de réussir de belles photos et n’hésitez pas à laisser un commentaire :)



Matériel utilisé pour prendre les photos de cet article :

Nikon Z6 : disponible à la Fnac et chez Darty

Nikon 105mm F1,4 : disponible à la Fnac

Nikon 200-500 : disponible à la Fnac et chez Darty

Si vous achetez ce matériel via ces liens, je recevrai une petite commission qui me permettra de continuer à faire évoluer ce site. Merci d’avance !! :)



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