Les apollons, chapitre deux : ... l'apollon !

Apollon au reveil, parnassius apollo, Vanoise - Nikon D2x, 180mm, f4.

L'apollon est le deuxième représentant français de la famille des Parnassius à prendre son envol, juste après son petit frère, le semi-apollon. Cette année, le printemps pluvieux et froid a retardé l'émergence des papillons, les chrysalides ont sagement attendues l'arrivé du soleil pour s'ouvrir. Résultats, les premiers apollons n'ont été observés que début aout alors que l'année dernière j'avais pu en voir plusieurs dès le 15 juillet dans le Vercors !

Mais finalement, le grand papillon blanc a décidé de prendre son envol. Je suis donc parti à sa recherche dans le parc national de la Vanoise, endroit bien connu pour ses paysages, ses glaciers, ses marmottes sympathiques et autres joyeusetés montagnardes.

Arrivé à Bessans, au sud du parc, j'emprunte un chemin de randonné longeant l'Arc tout en cherchant les papillons. Des tâches blanches s'agitent sur le coteau ensoleillé. A travers les jumelles, ces tâches se transforment en 3 apollons qui volent entre les sédums. Parfait ! Maintenant il ne reste plus qu'à en photographier un. Le soleil allant rapidement disparaitre en laissant le coteaux  dans l'ombre je me dépêche monter à la hauteur des papillons. Pendant que je marche les apollons se séparent et disparaissent au loin (sales bêtes !). Ah non en voici un qui revient ! Il passe à quelques centimètres de moi, vire à gauche derrière un bloc rocheux et ne réapparait plus. S'est il posé au sol pour passer la nuit ? En approchant je découvre qu'effectivement, il s'est "posé". L'atterrissage a été un peu forcé puisque le papillon a fini sa course dans la toile d'une épeire feuille de chêne (si, la même que celle-ci !) ! Je dégage l'apollon du piège avant que le prédateur à huit pattes ne lui saute dessus. Le papillon grimpe sur mon doigt puis s'envole un peu plus loin avant de se poser sur un brin d'herbe à l'ombre. Le soir arrivant, je mémorise l'endroit pour pouvoir retrouver le papillon demain matin.

Le lendemain, le papillon est toujours la ! Il a quelques petites gouttes de rosées sur les ailes et attend que le soleil arrive pour sécher ses ailes.

Apollon après la nuit, parnassius apollo - Nikon D2x, 180mm f4.

Mais n'allez pas croire qu'il est endormi. L'apollon vous voit !!

En voulant pousser une brindille gênante, j'approche ma main un peu trop près du papillon. Il déploie aussitôt ses ailes, arborant ses ocelles rouges pour surprendre et effrayer le prédateur. C'est de cette manière que j'ai pu prendre la photo ouvrant cet article.

Cependant, il fait encore un peu frais et le soleil n'étant pas encore la, le grand parnassien ne peut pas décoller. Il reste donc quelques minutes, ailes ouvertes, avant de les refermer partiellement. J'en profite pour faire un gros plan.

Ailes d'apollon, parnassius apollo - Nikon D2x, 180mm, f4.

Passant lentement par dessus la montagne, le soleil finit par éclairer l'apollon. Celui-ci se tourne légèrement sur lui-même pour mieux capter les rayons et se réchauffer plus vite. Quelques minutes après, il prend son envol dans un bruissement d'ailes, prêt pour une nouvelle journée à parcourir la montagne.

Apollon se chauffant au soleil, parnassius apollo - Nikon D2x, 180mm, f4.

Trouver l'apollon

Si vous passez vos vacances dans le Jura, les Alpes ou les Pyrénées il est possible que vous croisiez le chemin de l'apollon ! Cherchez le sur les pentes ensoleillées au dessus de 1000 mètres d'altitude. Si cette pente comporte des éboulis et autres tas de cailloux vous êtes sur la bonne voie. Si en plus, il y a des joubarbes (une des plantes nourrissant les chenilles) c'est encore mieux ! Bonne chasse !

Bioptope de l'apollon, parnassius apollo - La joubarbe c'est la grande plante rose à droite !

 

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La photo macro c'est facile....bon, disons que ce n'est pas compliqué !